Texte : Le crépuscule des ignorants (TeKa)

LE CREPUSCULE DES IGNORANTS


Ceux qui savent tout ne peuvent rien apprendre.
Ils sont comme sourds, ne peuvent rien entendre.
La fausse info s’infiltre. Les systèmes s’effritent. La mort aux rats est vendue comme par litres, fait pousser les crocs, fait les gros titres. Le professeur perché sur son pupitre rie de voir ses enfants faire mille et une pitreries, leur dicte leurs devoirs, leur mode de conduite, l’heure de manger, de boire, de dormir debout… Ainsi la prison est construite, depuis le début de son histoire, de son rébus. La république : un labyrinthe dans lequel sont perdus beaucoup de robots dressés à commettre des abus, condamnés à vivre dans leur bulle. Tous les tyrans, à la place des mains, ont des mâchoires de pitbull.

Refrain :

Le vase de Pandore s’ouvre. L’ignorant s’endort et ne sent plus qu’il souffre. Il est comme saoul, ne peut reconnaître ses tors, debout KO. Les fleurs du mal ont éclos, sourdes. Le débat est clos. Le vent de l’hystérie souffle dans la flûte de Pan*. Il rend l’oeuvre stérile, prend de vitesse l’ignorant. Trop puissant est le courant du torrent au crépuscule dévorant.
Le virus paralyse via modem de connexion mentale. Pour les volontaires, commence une vie post-mortem. La matrice a fait naître ce défilé de spectres que je vois sillonnant les paysages d’une secte aux multiples visages. Son insémination cérébrale a pour but de rendre bénie l’abomination, sacralise la démence. Beaucoup accréditent son influence : l’erreur est immense… Ce n’est pas l’Homme qui est mauvais, c’est la course au misérable salaire. Ce n’est pas le soleil qui est mauvais, c’est l’écran solaire. Dupés par le maître des poupées, les clones errent, de leur véritable nature coupés. Accouplés, ils ne voient plus la porte de sortie. Le roi des aulnes* les emporte dans des contrées de l’esprit où les cris de souffrance d’autrui sont inaudibles ou perçus avec le plus grand des mépris…
Refrain
… alors ils entrent par milliers dans l’arche illuminée des ténèbres. Mélodieuse est la marche funèbre… alors ils sont heureux d’entendre ce qu’ils veulent entendre… pour ne rien apprendre ! Naïfs d’ignorer qu’un jour les comptes sont à rendre, tous ces gorets ne paient rien pour attendre… Perforés par l’arbre qui cache la forêt, leurs maisons sont de marbre. Ils ne récolteront que décombres, leurs fantasmes renversés de fonds en comble ! Ils suffoquent et succombent, se croyant délivrés par ce qui les encombre… Vends-toi ou bats-toi ! Maintenant fait ton choix ! Ne confonds pas véritable putain et fille de joie ! Le Diable se fait passer pour un saint mais il est nu sous sa soutane. Ils veulent éradiquer mon R.A.P. comme la langue occitane*… alors je dégaine quand l’air est rempli de méthane !
Refrain X2

 

 

Lexique :
* Pan : Selon Ovide (Métamorphoses XI), Pan défie Apollon dans un concours musical jugé par Tmolos, roi lydien, finalement remporté par le dieu lui-même (Apollon). Pan est présenté comme le dieu de la foule, et notamment de la foule hystérique, en raison de la capacité qui lui était attribuée de faire perdre son humanité à l’individu paniqué, et de déchirer, démembrer, éparpiller son idole. C’est l’origine du mot « panique », manifestation humaine de la colère de Pan.
Informations tirées de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Internet.
Joute entre Pan et Apollon : Pan charmé des éloges que lui donnaient les nymphes qui l’entendaient jouer de la flûte, en devint si fier qu’il osa défier Apollon. Tmole pris pour arbitre, jugea que le son de la lyre de ce dieu l’emportait sur la flûte de Pan, tout le monde souscrivit à ce jugement. Midas fut le seul d’un avis contraire, Apollon pour punir et marquer sa stupidité, lui donna des oreilles d’âne. Comme personne ne s’était aperçu de cette vengeance d’Apollon, Midas cachait avec soin cette difformité, mais son barbier l’ayant découverte, n’en osant rien dire, il fit un trou en terre où il déposa un secret qui l’embarrassait. Il en sortit peu de temps après des Roseaux qui publièrent que Midas avait des oreilles d’âne.
Informations tirées du site : http://latin.lyc-sevres.ac-versailles.fr/ovide15.htm
* Le roi des aulnes : Le roi des aulnes (Erlkönig en allemand) est un poème de 1782 écrit par Johann Wolfgang von Goethe. C’est aussi un roman de Michel Tournier paru en 1970 à propos de l’Allemagne, la séduction de la force par les nazis puis l’ablation de sa partie orientale. Il inspira un film éponyme, tourné par Volker Schlöndorff en 1996, avec John Malkovich, Marianne Sägebrecht, Volker Spengler, Dieter Laser, Daniel Smith, Thierry Monfray et Agnès Soral.
Le roi des aulnes – Goethe
Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C’est le père avec son enfant.
Il porte l’enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe.
« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le roi des aulnes,
Le roi des aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
– Mon fils, c’est un brouillard qui traîne.
– Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d’or.
– Mon père, mon père, et tu n’entends pas
Ce que le roi des aulnes doucement me promet ?
– Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C’est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.
– Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t’endormiront, à leur danse, à leur chant.
– Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ?
– Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.
– Je t’aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j’userai de violence.
– Mon père, mon père, voilà qu’il me saisit !
Le roi des aulnes m’a fait mal ! »
Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l’enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
L’enfant dans ses bras était mort.
Informations tirées de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Internet.
* Occitan : La langue et la culture occitanes ne correspondent pas à une nation au sens moderne du terme mais plutôt à une civilisation présente dans toute la partie méridionale de la France actuelle (le domaine occitan couvre 33 départements français), de même que dans douze vallées du Piémont italien et dans le Val d’Aran en Espagne. La langue qui y est parlée puise ses origines dans le croisement d’anciens idiomes et du latin dont l’influence fut prépondérante. L’Occitanie, c’est encore la richesse d’un patrimoine oral étonnamment préservé, et d’une littérature orale d’une singulière universalité. Cette civilisation, bien que combattue tout au long des siècles depuis la fameuse Croisade contre les Albigeois, n’en conserve pas moins une grande authenticité. On estime que la langue occitane demeure toujours parlée ou comprise aujourd’hui par près de 10 millions d’individus.
Informations tirées du site : www.talvera.org

 

 

 

Morceau présent sur le projet gratuit SHINKEN KUSANAGI


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