J'ai toujours aimé la musique, à travers les oreilles de mes parents, d'abord. Des classiques Soul et Funk révélés par mon père imitant James dans le salon, et les "What's Going On" chantonnés par ma mère m'ont poussé à m'intéresser quelques temps au solfège, à souffler dans un saxophone, et même à pratiquer les claquettes pour faire comme Gene Kelly. Autant dire, pas trop thug au début.

Après avoir vécu mes 13 premières années à Paris, c'est en arrivant en Avignon que j'ai commencé à m'intéresser à ces artistes « qui ne chantent pas ». Mon oreille n'était au départ qu'américaine, et ne pactisait qu'avec les rythmiques et les flows techniques des Busta Rhymes, Dr. Dre ou Eminem. J'ai usé les quelques "Qui Sème le Vent Récolte le Tempo", "Première Consultation", "Simple & Funky" ou "L'Ecole du Micro d'Argent", mais c'est seulement à partir de 2005 que je suis devenu un auditeur à temps plein de Rap Français. Oxmo, Sages Po, les X, NTM, Fabe, Lunatic : j'ai vécu l'âge d'or du Rap hexagonal une dizaine d'années après à travers Vision Décalée, composée de Mi-K, Dj Nash et Thomas, mes compagnons de radio, qui deviendront vite mes frères et mon crew.

Entre temps, j’ai commencé à écrire et enregistrer mes premiers morceaux artisanalement : j’espère du fond du cœur que vous ne les écouterez jamais. J’ai commencé le beatmaking aussi, mais n'arrivant pas à dépasser le niveau des vieux morceaux Dance du début des années 90, j’ai finalement préféré me consacrer seulement à l'écriture et l'interprétation en collaborant avec des producteurs, qui eux, m'offraient leur réel talent.
Notre morceau éponyme "Vision Décalée" créé pour le premier volet des compilations Solaris m'a vraiment fait accepter le statut de MC, j'avais 19 ans. Nous avons participé à plusieurs concerts, à différentes compilations ; mon goût pour la vidéo nous a poussés à concocter plusieurs parodies sur lesquelles nous avons ri avec des centaines de milliers d'internautes à l’époque...

Puis nous nous sommes retrouvés à Paris, fin 2009.

En 2011 sort incipit, qui n’était pas quelque chose d'énorme mais qui représentait beaucoup pour moi : le premier projet que je proposerai seul, sous mon nom d'artiste : Yo.K. Mon Rap est le résultat logique de mon parcours musical : des mots qui ont du sens sur de la musique qui vibre. Le rap est éclectique et toutes ses couleurs me parlent même si je n'ai jamais vraiment su définir la mienne. J'essaie de rendre mes aversions et mes dégoûts plus fluides, sans pour autant dénaturer ce que je revendique. J’aime mettre en exergue les sentiments, tout en aimant parfois m'évader avec des thèmes plus ludiques. Mon rap me permet d'échanger avec d'autres artistes, et d'échanger avec un public.
incipit c’était tout ça, la représentation de Yo.K, un homme de 23 ans et sa vision de l'art brut : 7 titres, 7 beatmakers, un projet abouti sans argent et en téléchargement libre pour le plaisir de la musique, et par amour du Rap.

En 2014, incipit devient le premier élément d’un projet en trois parties : optimum est la deuxième.
A la différence du maximum, qui cherche à défendre le plus possible, l’optimum représente le mieux pour soi. L’élaboration de ce deuxième maxi a accompagné mon passage à l’âge adulte, entre ses débuts d’accomplissements et ses désillusions. Je suis aujourd’hui sûr que ma musique est une composante principale de mon équilibre, de ma vibration. Je ne sais plus où j'en suis, mais je sens bien que je vais quelque part.